23 juil. 2008

Le chef des droits de l’Homme à l’ONU doit combattre les attaques contre les libertés individuelles dans le monde


Un nouveau rapport de UN Watch dresse un bilan mitigé du mandat de Louise Arbour, Haut Commissaire sortant
Genève, 23 juillet 2008 – Navanethem Pillay, qui succède à Louise Arbour au poste de Haut Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, devra impérativement lutter contre les attaques, de plus en plus nombreuses, menées contre les libertés individuelles dans le monde, a indiqué aujourd’hui UN Watch.
« Nous nous réjouissons de pouvoir travailler avec la Juge Pillay à Genève » a ajouté Hillel Neuer, directeur exécutif de UN Watch, une organisation indépendante de défense des droits de l’Homme située dans cette même ville.
Neuer a identifié trois défis majeurs auxquels devra faire face la nouvelle Haut Commissaire.


« Dans un premier temps, Pillay devra se servir de sa précieuse influence pour révéler les pires violations des droits de l’Homme dans le monde, tels que les massacres au Darfour, la brutalité de la junte militaire en Birmanie, les persécutions en Chine ou encore la destruction du Zimbabwe par Mugabe » a indiqué Neuer.

Le rapport de UN Watch sur le bilan de Louise Arbour, la prédécesseur de Pillay, qui vient d’être publié, montre que les déclarations prononcées par l’ancienne chef des droits de l’Homme en 2007 et 2008 ont exposé les violations des droits de l’Homme commises par 40 pays dans le monde, tels que l’Afghanistan, le Népal, l’Iraq, les Etats-Unis ou encore le Soudan.
Néanmoins, le rapport montre également qu’Arbour est restée silencieuse sur les violations systématiques des droits de l’Homme perpétuées par la Russie et l’Egypte, et n’a prononcé qu’un seul discours sur la Chine. Arbour a admis avoir été obligée d’agir avec prudence à l’égard de certains gouvernements. « Etant donné que Pillay est originaire d’Afrique » a dit Neuer, « nous espérons qu’elle disposera d’une marge de manœuvre politique suffisante qui lui permettra de s’engager dans les domaines que certains occidentaux n’ont pas osé aborder ».

« Deuxièmement, Pillay devra contrer la tendance actuelle du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, qui se trouve aujourd’hui dans une dramatique spirale de régression. Elle devra également résister fermement aux récentes tentatives de certains membres du Conseil d'imposer leurs visions au Bureau du Haut Commissaire ».

Depuis sa création en 2006, le Conseil a éliminé les mandats des rapporteurs spéciaux sur les situations des droits de l’Homme à Cuba, en Biélorussie et au Congo (RDC). Lors de ses sessions de mars et de juin derniers, le Conseil a imposé de nouvelles restrictions de la liberté d’expression pour satisfaire les sensibilités islamiques, altérant ainsi le mandat du rapporteur spécial sur la liberté d’expression et limitant le droit de parole des ONG pendant les débats pléniers.

Une autre résolution menace les experts du Conseil qui pointeraient du doigt les pays commettant des violations des droits de l'Homme.

« Pillay doit fermement défendre le rôle vital joué par les experts de l'ONU et les organisations de défense des droits de l’homme au Conseil. Les régimes répressifs qui dominent cette instance onusienne harcèlent, de façon systématique, les ONG, en les interrompant de manière intempestive durant les débats ».
Enfin, Neuer a indiqué que Pillay, qui est née à Durban, hérite également du poste discutable de Secrétaire général de la Conférence de suivi de Durban, un sommet qui donnera suite à la conférence mondiale contre le racisme de 2001 de Durban qui était apparue alors comme un forum raciste et antisémite.
La France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont menacé de se retirer de la conférence de 2009 de Genève si cette dernière était amenée à reproduire le fiasco de 2001. Le Canada a déjà annoncé qu’il ne participerait pas, et l’administration américaine actuelle a émis un avis similaire.

« Les séances préparatoires – présidées par la Libye et dont la vice présidence est détenue par l’Iran – ainsi que la dernière proposition de déclaration finale de Durban II, ont dors et déjà révélé des signes alarmants qui  laissent entendre que la conférence de 2009 reproduira les mêmes excès qu’en 2001 » a indiqué Neuer.
« Pillay dispose d’une importante responsabilité et, espérons-le, de la crédibilité nécessaire pour garantir que les efforts internationaux de lutte contre le racisme ne soient pas de nouveau détournés par les forces de la haine ». 

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