29 sept. 2009

Une victime israélienne confronte le juge Goldstone

Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, lors d’une séance plénière mardi 29 septembre 2009, a été témoin d’une confrontation dramatique, entre le responsable du controversé rapport « Goldstone » sur la guerre à Gaza - qui incrimine systématiquement Israël - et l'une de ses propres témoins. Lors d’une intervention organisée par UN Watch, le Dr. Mirela Siderer - sauvagement défigurée en 2008 par une roquette tirée depuis Gaza qui s’est abattue sur sa clinique à Ashkelon – a accusé Richard Goldstone d'ignorer un certain nombre de témoignages oraux dans son rapport, et de ne pas divulguer des informations importantes concernant les déclarations du Conseil des droits de l’homme et de certains de ses membres, qui auraient jugé Israël coupable à l'avance. L’adresse de Mirela Siderer a été publiée dans son intégralité mardi 29 septembre dans le National Post canadien, et très médiatisée, en Suisse, en Israël et dans le monde. Le juge Goldstone, visiblement ébranlé par l’intervention de la jeune femme, a ignoré sept de ses questions, et n’a pas complètement répondu à la huitième.

Discours en francais ci-dessous





Témoignage de UN Watch à la 12ème session du Conseil des droits de l'homme livré par Dr. Mirela Siderer, le 29 septembre 2009, en vertu du point 7 à l’ordre du jour, «Situation des droits de l’homme en Palestine et dans d’autres territoires arabes occupés»


Adresse de Mirela Siderer« Mon nom est Mirela Siderer. Je suis gynécologue et je vis à Ashkelon, en Israël. Juge Goldstone, en Juillet 2009, vous m'avez invité à témoigner. Je vous ai raconté mon histoire. Je suis connue par mes patients - dont beaucoup de femmes de Gaza. Pour moi, tous les êtres humains sont égaux. Le 14 Mai 2008, ma vie a été changée pour toujours. Je travaillais à ma clinique lorsque le bâtiment a été touché par un missile, tiré depuis la bande de Gaza. J'ai été gravement blessée. Mon patient a également été blessé, et plus de 100 autres personnes. Le mois prochain aura lieu ma huitième opération. Juge Goldstone, je vous ai raconté tout cela en détail. J'ai témoigné de bonne foi. Vous m'avez envoyé une lettre, me disant: «Votre témoignage est un élément essentiel dans notre mission ». Mais aujourd’hui, en lisant votre rapport, je dois vous dire que je suis choqué. Juge Goldstone, dans un rapport de 500 pages, pourquoi avez-vous ignoré complètement mon histoire? Mon nom apparaît seulement entre parenthèses, dans un contexte technique. Je me sens humiliée. Pourquoi y-a-t-il seulement deux pages sur les victimes israéliennes, comme moi, qui ont souffert des milliers de roquettes tirée depuis Gaza pendant plus de huit ans? Pourquoi avez-vous choisi de mettre l'accent sur la réponse de mon pays, et pas sur les attentats qui ont causé cette réponse? Pourquoi ne dites vous pas que le Conseil avait déclaré Israël coupable par avance, lors de sa réunion du mois de janvier 2009?... Où étiez-vous quand Gaza a attaqué ma clinique médicale, en violation des droits humains internationaux et du droit humanitaire? Où était ce conseil? Pourquoi n’avez-vous rien fait? »

Réponse du juge Richard Goldstone :

« En ce qui concerne la déclaration faite par le Dr Siderer, je suis clairement bouleversé qu'elle se sent humilié par le rapport. Elle n’a été traitée dans ce rapport en rien différemment des autres victimes qui ont témoigné. Elle y est évoquée comme l'une des personnes qui ont été blessées à la suite d'attaques à la roquette dans le sud d'Israël. Le rapport fait également référence au fait que les témoignages de ces personnes sont disponibles sur le site Internet du Conseil des droits de l'homme des Nations unies et accessibles à tous. »


Commentaire de UN Watch: 


Le Dr. Siderer a posé huit questions très simples. Richard Goldstone les a toutes ignorées, sauf une, et sa réponse sur ce point était évasive et mensongère. Mirela Siderer… s'est plainte du fait que son histoire a été ignorée, que son nom n'a été mentionné qu’«en passant, entre parenthèses, dans un contexte technique», et que cet état de fait souligne combien le rapport Goldstone négligé les victimes des huit années de souffrance (causées par les tirs de roquettes incessants sur Israël, avant la guerre à Gaza)… L’affirmation de Richard Goldstone que le témoignage de Mirela Siderer a reçu un traitement similaire à ceux des autres témoins, dans le rapport, est manifestement fausse (voir, par exemple, le passage approfondi et insistant sur le témoignage d'Abu Askar). Ce qui est clair, c'est que le rapport fait peu de cas de la souffrance d'Israël et se concentre sur la période de sa réponse (à huit années d’agressions répétées), ne traitant que des mois de décembre 2008 et janvier 2009, au lieu de traiter aussi des attaques qui sont à l’origine de cette réponse, c'est-à-dire de la période qui va de 2001 à 2009.

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