25 janv. 2011

La situation des droits de l’homme aux Nations Unies

Témoignage de Hillel Neuer, Directeur Exécutif de UN Watch Devant le Comité des Affaires Étrangères
Chambre des Représentants, Congrès des États-Unis
25 Janvier, 2011


Membres distingués du Comité, je vous remercie de m’avoir invité à comparaître devant vous aujourd’hui. Le problème urgent que je souhaite aborder concerne l’état des droits de l’homme aux Nations Unies.

Cette année, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU subit une revue de ses cinq premières années de travail. Comment a-t-il assumé ses devoirs? Laissons-nous tout d’abord rappeler son histoire. En 2005 Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations Unies, a réclamé que l’ancien Conseil des droits de l’homme soit abandonné.

Il a expliqué pourquoi. Les pays devenaient membres « non pas pour renforcer leurs propres droits de l’homme, mais pour se protéger contre la critique, ou pour critiquer les autres. » Le Conseil était en proie à la « politisation » et la « sélectivité ». Il souffrait d’un déclin de professionnalisme et d’un déficit de crédibilité – ce qui jetait une ombre sur la réputation du système des Nations Unies dans son ensemble.




Pour remédier à ses failles fatales, l’ONU a créé le nouveau conseil un an plus tard. La résolution de 2006 a promis une adhésion dévouée aux droits de l’homme. Le conseil répondrait aux abus graves, notamment par des séances d’urgence. Son travail serait impartial et non sélectif. 

Aujourd’hui, cinq ans plus tard, nous nous demandons : Le nouveau conseil a-t-il réparé les lacunes de son prédécesseur ? Est-il à la hauteur de sa promesse ?

Pour répondre, examinons tout d’abord les membres actuels du Conseil. Ils comprennent le Bangladesh, la Chine, le Cuba, le Pakistan, la Russie et l’Arabie Saoudite. Le membre le plus récent est la Libye, sous la dictature du Colonel Kadhafi. Tel que mesuré par Freedom House, 57% de ses membres ne parviennent pas à satisfaire aux normes de la démocratie de base. 

Monsieur le Président, « Imaginez un jury qui comprend des meurtriers et des violeurs, ou une gendarmerie dirigée en grande partie par des meurtriers et violeurs présumés qui sont décidés à entraver l’enquête de leurs crimes. » Ces mots ont été prononcés par Kenneth Roth de Human Rights Watch en 2001, mais l’analogie à ces propos est encore plus réelle aujourd’hui. 

Regardons à présent la réponse du Conseil aux pires violations des droits de l’homme dans le monde au cours des cinq dernières années. Voici ce que nous trouvons :

- Pour le cinquième de la population mondiale vivant en Chine, où des millions ont souffert de la répression flagrante et systématique, pour les Ouïgours minoritaires qui ont été massacrés, pour les Tibétains tués – le Conseil n’a adopté aucune résolution. Sa réponse fut le silence. 
- Pour les militants/activistes civiques passifs, blogueurs et dissidents au Cuba, qui sont battus ou languissent en prison – Pas de résolutions.
- Pour les victimes de l’Iran, massacrées par leur propre gouvernement pendant même que le Conseil des Droits de l’Homme était en session, soumis à la torture, au viol et a l’exécution – Aucune action.
- Pour les femmes d’Arabie Saoudite qui sont subjuguées, où des victimes de viol sont condamnées à coups de fouet – le Conseil, détourna les yeux.
- Pour le peuple du Zimbabwe, qui continue à souffrir sous le joug (la botte) du régime de Mugabe  - Pas de résolutions.

Mr. Le Président, à l’exception d’une poignée de résolutions, le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, durant les cinq années de son existence, a systématiquement fermé les yeux sur les pires abus mondiaux, laissant tomber les victimes qui en ont le plus besoin. Vous poserez donc peut-être la question suivante : Que fait-il de son temps ? Je vais vous le dire.

Dans une mesure stupéfiante, le Conseil a réservé son indignation morale pour diaboliser un seul pays, Israël, la seule démocratie libérale du Moyen-Orient.

Considérez :

1. En tout, le Conseil a adopté une cinquantaine de résolutions qui condamnent des pays. Parmi celles-ci, 35 ont portées à Israel – c’est à dire 70%. Toutes étaient des condamnations inégales qui accordent l’impunité au Hamas, au Hezbollah, et à leur Etat sponsor, la République islamique d’Iran. 

2. Intégré dans l’agenda permanent du Conseil est un article sur Israël. Aucun autre pays n’est singularisé de cette façon.

3. De 10 sessions spéciales qui critiquaient des pays, six portaient sur Israël – et quatre sur le reste du monde entier. 

4. Le mécanisme du Conseil de missions d’enquête n’existe presque qu’uniquement pour attaquer Israël. L’exemple le plus tristement célèbre est le Rapport Goldstone, une parodie de justice qui réprouve Israël et disculpe le Hamas. Ceci n’était pas étonnant étant donné que la mission fonctionnait selon un mandat préjudiciable, avec un verdict prédéterminé, et avec des membres tels que Christine Chinkin, qui a déclaré Israël coupable à l’avance.

5. Le conseil dispose d’un enquêteur permanent, Richard Falk, chargé de signaler  « la violation par Israël des principes du droit international ». Il se trouve que M. Falk est également l’un des principaux partisans de la théorie du complot que les attaques terroristes du 11 septembre étaient un coup monté de l’intérieur, orchestré par le gouvernement des Etats-Unis.

En conclusion, M. Le Président, les promesses de la résolution portant à la création au Conseil – adhésion améliorée, action en faveur des victimes, une fin à la politisation et la sélectivité – n’ont pas été tenues. Au contraire : Si l’on considère les failles de l’ancien conseil identifiées par Kofi Annan, chacune d’entre-elles s’applique également aujourd’hui au nouveau Conseil. 

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