2 oct. 2007

Ce que le Conseil peut faire pour le Peuple birman

Discours prononcé devant la 5ème Session Spéciale du Conseil des droits de l’Homme
Prononcé par Leon Saltiel, Directeur des Communications, UN Watch

Transcript en francais ci-dessous.




Je vous remercie Monsieur le Président,

Nous sommes rassemblés ici aujourd’hui pour examiner la situation d’urgence en Birmanie. Le régime militaire masque ses actes – et sa honte – derrière un rideau de fer. Ainsi ne pouvons-nous pas connaître avec exactitude l'ampleur de ce qui s’est réellement passé la semaine dernière. Néanmoins, selon tous les rapports clandestins, une chose est certaine : un nombre élevé d’individus ont été arrêtés, et un nombre élevé sont morts. Nous savons que nous avons affaire ici à des crimes perpétués massivement contre des civils innocents.

Mais comment ce Conseil des droits de l’Homme peut-il agir ? Cette instance n’a pas le pouvoir d’envoyer des troupes sur le terrain. Il n’a d'ailleurs pas le moindre pouvoir physique. Souvenez-vous de l’histoire célèbre à propos de Joseph Staline. Ayant été averti que la persécution des Catholiques mettrait le pape en colère, le dictateur soviétique aurait répondu : « Le pape ? Et combien de divisions a-t-il ? ».

Il est possible que la brutale junte militaire qui dirige Rangoon regarde notre session extraordinaire en pensant la même chose.

Monsieur le Président, elle aurait tort.

L’Histoire nous a appris que la voix de la morale peut déplacer des montagnes. Nous l’avons appris du Mahatma Gandhi, dont l’anniversaire aujourd’hui est célébré pour la première fois à l’ONU par la journée de la non violence. Nous l’avons appris également du Révérend Martin Luther King Junior, de Nelson Mandela et du Pape Jean Paul II, dont la voix morale – armée uniquement de vérité et de principe – a permis de vaincre les démons du totalitarisme soviétique.

Monsieur le Président, nous ne pouvons pas envoyer de troupes. Par contre, nous pouvons envoyer un message.

Envoyons donc aujourd’hui un message à nos frères et sœurs en Birmanie, qui souffrent sous le poids de l’oppression. Clamons haut et fort notre soutien et notre admiration devant leur résistance héroïque et pacifique contre la tyrannie, la terreur et la brutalité de leur gouvernement. Nous exprimons notre admiration aux moines bouddhistes. Nous exprimons notre admiration à l’héroïne Aung San Su Kyi. Nous ferons entendre nos voix tant que leurs chaînes ne seront pas brisées, tant qu’ils ne seront pas libres.

Envoyons un message également à leurs redoutables oppresseurs : lorsque vous piétinez la Déclaration universelle des droits de l’Homme, que vous persécutez des innocents, et assassinez votre propre peuple, le monde n’oublie pas vos crimes. Envoyons un message et un avertissement : la justice triomphera.

Nous n’avons pas de troupes, nous n’avons pas d’armes, nous n’avons pas de divisions. Mais la foi en la justice, la liberté, et la dignité humaine sont plus fortes que l’acier. Faisons en sorte que ce Conseil remplisse sa tâche et adopte une ferme résolution qui affirmera sa foi dans le peuple birman.

Je vous remercie Monsieur le Président.

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