20 févr. 2009

Crise économique au menu de la session extraordinaire



"...Plusieurs autres organes onusiens traitent des questions économiques, tandis qu'un seul est mandaté pour traiter des abus de la liberté d'expression, de la répression religieuse et du déni de liberté politique», a commenté son directeur exécutif Hillel Neuer. Selon lui, une telle session «remet en cause le sérieux de l'agenda des droits de l'homme" -- "Crise économique au menu de la session extraordinaire," Agence Telegraphe Suisse, Feb. 20, 2009.


La Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme a appelé vendredi les Etats à inclure les droits de l'homme dans leur réponse à la crise économique.

Navanethem Pillay s'exprimait lors d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme à Genève.

«Une approche incluant les droits de l'homme contribuera à rendre les solutions plus durables dans le moyen et le long terme», a affirmé l'ancienne juge sud-africaine en ouverture de la session consacrée à l'impact de la crise.

«Impact disproportionné»

Selon Mme Pillay, la crise actuelle «a un impact disproportionné» sur les catégories les plus vulnérables et «a déjà marginalisé certains groupes de la société», en particulier les travailleurs migrants.

«Pire, la récession pourrait provoquer une augmentation des passions xénophobes, des pratiques discriminatoires et même des attaques contre des travailleurs migrants et leurs familles», s'est- elle inquiétée.

Dans ces circonstances, Mme Pillay a rappelé aux Etats qu'ils ne pouvaient pas «mettre de côté leurs obligations» en matière de protection des droits économiques et sociaux «mais aussi civils et politiques».

La Haut commissaire a également rappelé le rôle du secteur privé et des acteurs non-étatiques. «Les acteurs privés, y compris les institutions financières, ont la responsabilité de s'assurer que leurs activités ne violent pas les droits de l'homme», a-t-elle déclaré.


«Perte de temps»

Réuni en session extraordinaire au Palais des Nations de Genève à la demande de l'Egypte et du Brésil, le Conseil des droits de l'homme devait adopter une résolution. Selon l'organisation non gouvernementale UN Watch, cette session est «une perte de temps, de ressource et de capital moral».

«Plusieurs autres organes onusiens traitent des questions économiques, tandis qu'un seul est mandaté pour traiter des abus de la liberté d'expression, de la répression religieuse et du déni de liberté politique», a commenté son directeur exécutif Hillel Neuer. Selon lui, une telle session «remet en cause le sérieux de l'agenda des droits de l'homme».

Original URL: http://www.20min.ch/ro/news/geneve/story/14310035

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